Mariage pour tous : Le coup du père François

Amis du « papa-maman », il faut vous y résoudre : « Moi Président » ne reculera pas devant la seule chance de succès de son quinquennat. Si l’abolition de la peine de mort fût la marque de Tonton, le mariage pour tous sera la signature, non de Tata (trop facile) mais du père François.

La « gauche » n’avait plus trop le choix pour une loi digne de la postérité. De plus, elle est, quoi qu’en disent le million (selon les organisateurs) de participants ou les 340.000 (selon la police) de la « Manif pour tous », des plus légitime et conforme à l’évolution de la société.

Au nom de quoi peut-on s’opposer sans hypocrisie à l’égalité de traitement pour tous les français. En matière patrimoniale, notamment ?

Derrière l’arbre de l’adoption, et le débat qu’il peut susciter, il y a la forêt de l’héritage. Il ne faut pas croire que le PACS, qui, rappelons le, a fait pousser les hauts cris en son temps, règle le problème de la succession de partenaires de même sexe.

LAPSUS

A ce jour, le Pacte civil de solidarité ne prévoit nullement que le survivant soit héritier du défunt. Il ne possède que des droits limités sur le domicile commun. Il faut passer par un acte notarié. Discrimination évidente et d’importance par rapport aux hétérosexuels mariés.

Nos manifestants « pour tous » ont une conception toute personnelle de la charité et de la tolérance. Oh, bien sûr, il n’a pas été question, comme lors des précédentes protestations contre le trouble à la morale, d’autoriser des débordements homophobes.

L’accent fût mis dimanche sur le côté oeucuménique des marcheurs. « Loin des clivages politiques », figuraient parmi les éléments de langage retenu pour enfoncer le clou sur la croix du mariage pour tous. En un mot, même des gens de gauche renâcleraient à l’obstacle de l’autel « costume-costume » ou « meringue-meringue ». On rappellera que bien des conservateurs n’avaient pas, non plus, une envie débordante de partir en retraite à 65 ans …

Alors le « soufflet » va-t-il retomber comme se demande la journaliste Elise Lucet avec un joli lapsus. La réponse est oui (pour le soufflé).

Car cette avancée de société sera, non seulement une mise à niveau avec ce qui se passe chez nos très catholiques voisins espagnols ou encore portugais, mais elle n’engage pas de dégradation de conditions de vie, comme les réformes des retraites ou de la Sécu. Tout au contraire.